Michel BEYNET
Dimanche 29 mai
Nous changeons de guide : “Reinhard”. Il nous conduit en passant par l’avenue Ku’dam (Kurfürstendamm, les Champs-Elysées de Berlin) jusqu’à l’Olympiastadion, agrandi à grand frais, entre 1933 et 1936 pour recevoir les jeux olympiques d’été de 1936. Première déconvenue d’Adolphe, les athlètes aryens n’ont pas tout gagné. Deuxième déconvenue 10 ans après mais avec des conséquences très graves. Un mur, même peint, reste une cicatrice pour tout un peuple. Depuis le pont à trois étages d’Oberbaumbrucke serpente le reste du mur « côté Est » qui dès l’ouverture de la frontière a été le support d’une multitude de dessins dont ceux du français Thierry Noir. Visite du château de Charlottenburg. L’entrée remarquable avec ses deux piliers surmontés de gladiateurs, la statue équestre de Fréderic 1° et le dôme visible depuis Berlin, nous permet d’accéder à l’aile nouvelle. Visite des appartements de Frédéric le Grand de style rococo, avec la salle blanche, la salle d’or, la bibliothèque de livres français et la salle aux trésors (sans pierre précieuse) mais avec de superbes tabatières.
Pause restauration
Au musée de la DDR, une guide française hyper dynamique nous fait découvrir ce qu’était la vie en Allemagne de l’Est. L’égalité pour « TOUS » et surtout une surveillance sans faille du « bien penser, bien agir et bien faire » pour le parti. Entre autre, découverte de la Trabant P601 et des feux tricolores (avec les Ampelmännchen) typique de la RDA. Reinhard nous conduit au mémorial de la résistance allemande, une quarantaine d’attentats a été commanditée contre Hitler, aucun n’a réussi, hélas. Si celui du 20 juillet 1944 l’avait éliminé, le nombre de morts de la dernière guerre aurait été divisé par deux. Fin des visites. Cependant après le repas un petit nombre d’irréductibles s’est rendu à la Potsdamer Platz. Parti d’un terrain vague après-guerre, ce quartier s’est développé récemment et des sociétés internationales occupent des immeubles modernes surmontés d’une coupole remarquable tout en côtoyant le plus vieux feu tricolore d’Europe (1924).
Alain MULLER
Lundi 30 mai
Nous avons commencé la journée par une visite extérieure de la plus grande Synagogue d’Allemagne construite en 1904, une miraculée du nazisme. Le 9 novembre 1938, le Rabbin et les membres de la communauté juives sont déportés. L’intérieur de la synagogue est totalement dévasté, les rouleaux de la Torah détruits. Si la façade sobre en brique est épargnée c’est grâce au voisinage d’autres immeubles d’habitation. Les Nazis redoutent, s’ils y mettent le feu, de provoquer la mort de « bons allemands ».
Après la guerre, des survivants s’y retrouvent pour la prière du Sabbat, en dépit de l’hostilité du régime communiste. Juste à coté, le cimetière juif détruit en 1943 sur l’ordre de la Gestapo. Sous les arbres, parmi les tombes, on remarque celles du peintre expressionniste Max Liebermann et du compositeur Giagomo Meyerbeer. Balade émouvante parmi les carrées abandonnés aux herbes folles et leurs nombreuses stèles abattues.
C‘est notre dernier jour. Volker nous conduit ver l’ancien aéroport de Tempelof qui a servi entre 1948 et 1949, au moment du blocus soviétique, à ravitailler Berlin Ouest. Il a été construit sous les nazis et ses bâtiments sont les plus grands d’Europe. Il a été fermé en 2008. Un mémorial en forme de fourche commémore le pont aérien et honore la mémoire des 79 pilotes et personnels qui perdirent la vie pendant ce pont aérien. Il est aujourd’hui un parc de 386 hectares et est un espace de liberté pour les berlinois. Puis nous faisons une petite promenade d’1 heure sur la Spree : ce qui nous permet de revoir une dernière fois, sous un angle différent, les principaux monuments de la ville qui longent le fleuve. Le soleil est au rendez vous et nous apprécions ce moment de calme et de détente. Une dernière petite heure pour découvrir les cours de Hackesche Höfe : 8 cours intérieures dans le quartier juif où s’installèrent des manufactures au 19ème siècle. Aujourd’hui, leur restauration soignée attire les “bobos” berlinois. C’est un quartier branché et très vivant avec ses boutiques, ses bureaux, galeries et cinémas. Tout à une fin, le bus nous ramène à l’aéroport
Nous sommes allés à la rencontre de l’histoire avec un grand H car la capitale allemande suscite beaucoup d’émotions. Ce lieu où vécut 2 totalitarismes : le nazisme et le communisme, a conservé dans ses monuments, le souvenir de ses heures sombres mais ses nouveaux édifices brillent vers l’avenir.
Une très bonne ambiance a régné tout au long de ce voyage. Merci à Danielle, notre guide nocturne, qui a permis de découvrir Berlin la nuit et assuré la convivialité du groupe autour de délicieuses et nombreuses bières allemandes.
Francette POHL
Merci à Elisabeth Bonnafé de nous avoir fait parvenir son diaporama sur Berlin
Cliquez ici pour voir son film “Berlin 2016” !