LES PAYS BALTES (20 au 28 juin 2022)

Ira t-on ? n’ira t-on pas ? Que de questions posées en amont à cause de cette guerre en Ukraine !!. Bonne nouvelle, nous avons les billets et sommes prêts pour le départ.

Lundi 20 juin 2022
Départ matinal à 2h du matin pour rejoindre l’aéroport de Marseille en direction de Vilnius en Lituanie via Frankfurt. Notre guide nous attend car nous avons deux heures de retard. Nous quittons l’aéroport de Vilnius pour commencer la visite de la ville après avoir avancé nos montres d’1 heure. La température est d’environ 15 degrés. Nous découvrons de grandes avenues donnant une impression de larges espaces. Nous nous dirigeons vers la “colline des 3 croix” après avoir traversé des bois sombres et monté les 800 marches en bois. Une légende raconte qu’au 14ème siècle, 14 frères étaient venus évangéliser la ville. Ayant irrité les habitants de Vilnius, 7 d’entre eux eurent la tête coupée. C’est à cet endroit que furent érigées les 3 croix. De là haut, nous avons une très jolie vue panoramique sur la ville. (Vilnius possède 130 églises de toutes confessions (gothiques, baroques) : rassurez-vous, nous ne les visiterons pas toutes.
Nous jetons un coup d’oeil à l’église catholique Sainte-Anne toute en briques rouges (qui servit d’écurie aux troupes françaises napoléoniennes) et à l’église des bernardins Saint-François d’Assise qui la jouxte.
Nous nous dirigeons vers le quartier d’Uzupis, le quartier bohème où se trouvent des ateliers d’artistes, des boutiques de créateurs, dont les rues sont décorées de peintures murales, de sculptures telle une sirène au bord de la rivière, une balançoire au-dessus de la rivière Vilnia.
La pluie nous surprend mais il est temps de rejoindre notre hôtel pour une 1ère nuit en Lituanie.
Francette Pohl

Les Trois croix

Mardi 21 juin 2022
Nous sommes le jour de l’été mais à Vilnius c’est l’automne. Il fait 12°avec une pluie fine (et de temps en temps de belles averses) qui ne nous quitteront pas de toute la journée.
Vilnius capitale de la Lituanie, 575000 habitants (pour 2 750 000 en Lituanie).
Nous traversons la Neris pour commencer une matinée que je considèrerai de pieuse vu le nombre d’églises que nous allons voir.
Après être passés devant le mini centre d’affaires aux bâtiments très modernes faits de verre, nous voici à L’église baroque St-Pierre et St-Paul dont la façade et les 2 clochers sont emmaillotés, car en cours de ravalement. L’intérieur est surprenant : tout est blanc. De grandes statues monumentales et une foule de chérubins et d’angelots dans les nuages ornent à profusion cette église (on est dans le baroque!)
Un lustre de Murano offert par les verriers de Venise descend du plafond.
A l’entrée, un pieu guerrier qui avait massacré tant d’ennemis, est enterré et afin d’expier, se fait piétiner pour l’éternité ……..
On retraverse le fleuve pour se rendre à la cathédrale St-Stanislas.
La grande place très dégagée est occupée par la cathédrale et son campanile, bâtiments très blancs de style néo-classique avec fronton et colonnes.
Dans l’entrée 2 peintures contemporaines aux couleurs criardes nous accueillent et je réalise qu’il s’agit de Jean-Baptiste et Jésus ! N’étant pas fan d’art contemporain, j’avoue avoir été surprise qu’un artiste de cette mouvance se soit intéressé à un sujet biblique !
L’intérieur est très dépouillé sauf la chapelle St-Casimir où le saint est  représenté ressuscitant une fillette morte. St-Casimir est très fêté en Lituanie le 5 mars et on peut voir son cercueil en argent massif sur l’autel.
Pour la petite histoire, pendant la période soviétique, la cathédrale était un atelier de réparation de tracteurs et à l’indépendance en 1991, c’était une galerie d’art       ( c’est plus classe !!!) avant de redevenir un lieu de culte.
Sur la place, une statue équestre de Gedimidas, le héros de la ville. Ce dernier était à pied car ivre et ne pouvant se tenir sur son cheval (dixit notre guide).
Sur cette place est érigé chaque année un gigantesque arbre de Noël qui a été élu pendant 3 ans le plus beau au monde.
Le grand disque rouge est une oeuvre d’art contemporain pour commémorer les 700 ans de la ville.

Derrière la cathédrale se trouvent les appartement royaux ou ducaux de style renaissance italienne car la Grande Duchesse napolitaine avait emmené avec elle ses artistes et ses architectes.
En nous dirigeant vers l’Université, nous passons devant le palais présidentiel qui est un bâtiment néo-classique : très symétrique et dans différentes nuances de gris.
L’université de Vilnius est très cotée : 15ème mondiale. Elle fait des échanges avec les universités de San Francisco, Stanford, etc… Elle a été créée par les jésuites en 1578. On y étudie la philosophie, les sciences humaines, sociales et physiques, la musique, la théologie, etc…
Croisant des jeune filles élégantes avec des bouquets de fleurs, Ilma notre guide, nous explique qu’elles viennent de recevoir leur diplôme de fin d’année. La cérémonie se fait en principe sur la place, mais aujourd’hui il pleut, donc ça se passe dans l’église de «Tous les Saints Jean ».
Savez vous qu’il y en a 12, St Jean ? J’en connaissais 3, peut être 4 … Alors les Jean et Jean quelque chose, c’est votre fête tout au long de l’année.

Ilma nous fait visiter une petite salle à voûte gothique où un peintre nommé Despichiz (ce n’est peut-être pas la bonne orthographe) a peint en cachette pendant l’époque soviétique la vie des gens dans un style particulier, avec des personnages squelettes. Cela m’a fait penser à une fresque médiévale. Dans cette pièce, il y a aussi une stèle funéraire en hommage aux langues mortes, et Ilma de nous dire que plus de 20 langues slaves ont disparu et que d’autres allaient encore disparaître.
Dans le quartier de l’université, nous sommes rentrés dans une petite chapelle où il y a un cercueil avec les reliques de St-Victor, puis l’église baroque du St-Esprit très colorée, fondée par les Dominicains qui étaient les premiers évangélistes de la Lituanie : ils ont également créé un hôpital. A coté, une petite chapelle qui reste toujours ouverte pour pouvoir accueillir les sans abris.

Ensuite, c’est l’église St-Michel et son couvent pour jeunes filles nobles et de riches familles. Cependant les filles de familles plus modestes et même pauvres qui avaient la vocation étaient acceptées mais étaient vouées aux services des « Demoiselles » voire aux taches subalternes telles que le ménage, lessive, cuisine etc…
Nous passons devant une placette ombragée qui sert de parking où se trouve notre ambassade, d’où le surnom «avenue de France». Cet endroit était «le petit ghetto». Bombardé pendant la 2ème guerre mondiale par les nazis, les ruines des maisons ont été rasées et aplanies afin qu’il n’y ait pas de constructions car dans ces ruines il y a aussi les personnes qui ont été tuées et ensevelies sous ces décombres. On peut dire que c’est une nécropole juive et c’est très émouvant .

Nous avons fini la matinée dans un petit musée de l’ambre .
L’ambre est une résine végétale fossile qui « s’excave » essentiellement dans les forêts de l’enclave russe de Kaliningrad au sud de la Lituanie. On en trouve aussi des petits morceaux après des tempêtes sur les plages de la mer baltique .
Il y a plusieurs nuances d’ambre : du blanc (un peu ivoire), du noir, du vert, mais la plus courante c’est la teinte ambrée qui va du blond au brun. Cette dernière est translucide et légère.
La plus chère est la blanche qui est opaque parce qu’elle est la plus ancienne. Mais dans l’ambre translucide, s’il y a des inclusions comme des insectes ou des végétaux, les prix s’envolent.
Le musée se situe au sous-sol où l’on peut voir un mini atelier : c’est une machine assez archaïque pour sectionner et polir l’ambre. De part et d’autre sur les murs, des vitrines présentent des blocs d’ambre bruts ou sectionnés, de différentes couleurs avec des inclusions.

Nous avons eu droit à une dégustation d’alcool dans lequel de l’ambre avait macéré !  Il faut savoir  que l’ambre a des vertus médicinales et curatives. On nous a même dit que c’était un antibiotique naturel !!!
Il n’en fallait pas plus pour justifier les achats de bijoux en tout genre en ambre, surtout pour nous, Mesdames !!!
C’est l’heure d’aller manger dans le sous-sol d’un restaurant de la vieille ville au décor rustique.
Avant de partir pour Trakai, nous avons fini nos dévotions par l’église Sainte-Thérèse et la petite chapelle de la porte de l’aurore qui abrite une icône de la vierge Marie. Mais nous n’avons pas pu rentrer car il y avait une cérémonie. Nous prenons le bus au pied des remparts et direction Trakai.
Que Trakai doit être beau sous le soleil !!! Sous une pluie battante nous traversons le petit village “karaïte”: communauté juive dissidente à la Thora, avec ses petites maisons colorées et leurs 3 fenêtres donnant sur la rue (très important!).

Le Château a été bâti sur une île du lac pour la princesse napolitaine qui avait la nostalgie de sa Méditerranée natale. On y accède par des passerelles en bois.
Le château typique de la région balte est fait de briquettes et tuiles rouges, les soubassements sont en gros galets et des escaliers et coursives extérieurs en bois desservent les différentes pièces. C’est un château musée de la culture lituanienne.
Après plusieurs salles de dimensions modestes (25m2) carrées, carrelées de petites tommettes rouges, les murs en briquettes et les plafonds voûtés, avec des vitrines et des tableaux, nous arrivons dans la salle du trône.Très belle pièce avec 2 cathèdres pour le Grand Duc et la Grande duchesse, un beau piano à queue et des bancs de bois. Vous l’avez devinez cette salle sert de salle de concert.
Ilma nous fait un petit cours «d’histoires vraies» de méchante reine : la napolitaine qui a empoisonné sa nouvelle belle fille qui était une jeune veuve potentiellement riche, dont son fils unique, le prince héritier avait épousé malgré son opposition.
Mais elle possédait de beaux joyaux qui furent dilapidés par un prince noceur et décadent. (entre autres, il aimait beaucoup les danseuses françaises). Parmi ces joyaux, se trouvait un magnifique collier qui est maintenant autour du cou d’Elisabeth, non pas notre charmante et dévouée secrétaire, mais d’Elisabeth II    d’Angleterre. C’est beau l’Histoire !!!! Vous voyez, rien ne se perd, tout se récupère !!!
Et pour continuer les réjouissance : visite des oubliettes ! Imaginez un puits avec une margelle en bois et en bas, tout en bas, une salle où on vous oubliait et où les touristes jettent des pièces de monnaie ???
Nous descendons au rez de chaussée : c’est le musée avec une longue succession de pièces :
Une salle avec des meubles très anciens et une cheminée monumentale (style forge) avec des trophées de chasse d’animaux locaux ( cervidés et bovins), tapis en vraies peaux de tigre avec la tête et les dents.
Une salle avec une immense collection de pipes en tous genres (pas de ricanements !)
Une salle avec des tampons et des sceaux.
Une salle à manger reconstituée avec un bel assortiment de porcelaines de Meissen en Allemagne (bleues et blanches)
Puis une chambre, un salon, une salle avec de la belle vaisselle et objets usuels ou de décoration en porcelaine .
Une salle avec des verreries : cristal de bohème, Murano et même une vitrine avec des Gallé.
Arrivés à l’hôtel, nous avons eu un petit moment pour enlever nos vêtements et chaussures trempés et mettre des vêtements secs et en route pour la soirée folklorique dans un restaurant de la vieille ville.
Le restaurant a été privatisé pour nous et une belle assiette rectangulaire garnie de toasts, et assortiment de charcuteries et fromages nous attend. Différentes saveurs. Suivent une écuelle triangulaire avec du poulet en sauce crémeuse et pommes de terres légèrement rôties et un bol de salade verte et tomates. Enfin pour le dessert, un gâteau au chocolat qui doit être une spécialité locale  ! Très bon !
Et tout ça, au son de l’accordéon et du violon. Les 2 musiciens chanteurs en habit champêtre local on été rejoints par un couple de danseurs.
Qu’elle était jolie la danseuse avec son teint blanc laiteux ,ses cheveux blond clair et sa couronne de fleurs : accessoire typique des pays slaves !
On a terminé la soirée au son d’une belle cacophonie avec  «des instruments de musique» faits pour faire du bruit .
On est rentrés à l’hôtel ……… sous la pluie.
Mais demain il doit faire beau.
Pour conclure, je dirai que Vilnius et plus particulièrement la vieille ville est une ville très propre, les bâtiments bien entretenus, aux couleurs pastels et où les époques se mélangent. Mais il y avait très peu de gens dans les rues, les touristes inexistants, à part notre groupe (il pleuvait). Enfin j’ai remarqué que je n’avais pas vu de boulangeries-patisseries pour ramener quelques gourmandises lituaniennes.
Si j’avais un nom à donner à Vilnius, je l’appellerai «la belle endormie». Mais il ne faudrait pas que le Prince Charmant s’appelle Poutine et qu’il la réveille à coup de canons.
Avant de vous quitter, je voudrais vous faire part de 2 choses qui m’ont interpellée : les nuits, même à 1h du matin il y a une certaine lueur bleutée, le soleil se couche vers 23h et se lève vers 3h du matin ! C’est vrai que c’était le solstice d’été et que le cercle polaire doit être à un millier de kilomètres.
Les commerçantes du marché de Riga et du supermarché à coté de l’hôtel de Riga n’étaient ni aimables, ni souriantes : pas du tout accueillantes.  A croire que le client est un enquiquineur.
Voila, j’ai fini enfin !!!
Chantal Henry

Le Château de Trakai

Mercredi 22 juin 2022
Après le déluge de la veille, c’est sous un beau soleil et une température un peu fraiche (13 °) que débute notre troisième journée de visite. Celle-ci  nous mène de Vilnius à Kaunas, deuxième plus grande ville de Lituanie, 550 000 habitants,  fondée vers 1360 par  Vytotas le Grand, un des plus fameux souverains  du Grand-Duché de Lituanie. Nous arrivons  au monastère de PAZAISLIS, avec  une température agréable.  Fini les parapluies, on apprécie cette douceur et la quiétude du lieu qui nous accueille. Construit dans les années 1660 par l’aristocrate Krystof  Zygmunt  Pac, l’édifice de style baroque est richement décoré de nombreuses fresques d’artistes italiens.  Le monastère connut des fortunes diverses au fil du temps. Transformé au XVIII siècle en église orthodoxe par les russes, pillé en 1812 par les soldats de Napoléon, résidence du Tsar  au XIXe siècle, puis à nouveau monastère. En 1914, il est  utilisé par les allemands comme hôpital militaire puis en 1918, il devient  le couvent des sœurs de St Casimir qui entreprennent sa restauration. Sous l’ère soviétique,  l’ensemble devient successivement un abri, des archives de la République, un hospice, un hôpital psychiatrique et  un dépôt de sel pendant 15 ans (ce qui causera de graves dommages aux marbres et aux fresques), enfin il est restitué aux sœurs en 1992. Deux moments forts de la visite, la visite de la crypte et l’église avec de magnifiques fresques  et de  monumentales colonnes en marbre.

Nous enchaînons par la visite de  la vieille ville de Kaunas à pied, agrémentée de quelques anecdotes : les maisons jumelles dont il ne reste qu’une seule construction,  l’autre ayant été détruite par la foudre avec son occupante (épouse jalouse châtiée par la justice divine). Kaunas, compte de nombreuses fontaines d’eau potable, notamment  celle à têtes de Dobermann, devant la maison de Napoléon, qui  selon la tradition, veut  que les femmes caressent leur tête pour garder les hommes fidèles… Le reste de la visite est plus classique : le pont coloré construit par les allemands entre les deux guerres au-dessus du fleuve Niémen, le quartier jésuite où se trouvent  actuellement les universités, l’hôtel de ville, bâtiment blanc surmonté d’une tour, reconstruit dans les années 1780 dans le style baroque, aujourd’hui  palais des mariages et  musée. L’église de Vytotas le Grand, en brique rouge construite dans les années 1400, une des plus anciennes de la ville. La cathédrale St Paul et St Pierre, la plus grande cathédrale des Pays Baltes,  réunit à l’intérieur tous les styles, le cœur est remarquable, surplombé par les statuts des douze apôtres. Le château de Kaunas, dont nous admirons les murailles : Il a été construit dans les années 1300 à la confluence de la rivière Neris  et du fleuve Niémen afin de défendre la ville. Il a été reconstruit sous l’ère soviétique.

Notre périple nous amène au musée du diable, unique au monde. Il compte près de 3000 statues, figurines et masques à l’effigie du diable, il y en a pour tous les goûts, de toutes les couleurs et de toutes les origines. Vient ensuite la visite de la Banque de Lituanie qui célèbre son 100ième anniversaire par l’exposition « Exit » de l’artiste et militante Yoko Ono. Elle est constituée de  100 cercueils en bois où poussent des arbres fruitiers.

 Après une matinée marathon, c’est enfin l’heure du repas de spécialités locales, au restaurant BERNELIU UZEIGA, une décoration d’antan et une atmosphère cosy pour ce restaurant atypique. Au menu, soupe de légumes aux cèpes, boulettes de viande et pommes de terre, dessert.
L’après-midi est consacrée à la visite du neuvième fort,  construction la plus récente  d’un ensemble de forts ceinturant la ville qui a débuté en 1882 sur décision du tsar Alexandre II. La construction du neuvième fort a duré de 1903 à 1911. C’est une construction moderne en béton armé qui bénéficiait de l’électricité, de la ventilation et du téléphone. Il est construit sur une colline. Les galeries souterraines du fort, sont protégées par des murs  de plusieurs mètres qui avaient pour objectif de résister deux mois aux assaillants. La forteresse ne résistera pas à la grosse Bertha (pièce d’artillerie) et tombera aux mains des allemands en 11 jours, le 17 août 1915, marquant la déroute des Russes. Après la première  guerre mondiale, en 1918, la Lituanie devenue indépendante en fait une prison d’état. C’est par les parloirs que commence notre visite : une grille sépare la pièce en deux, d’un côté les prisonniers de l’autre les visiteurs. En 1940, la Lituanie perd son indépendance et est occupée par l’URSS. Le neuvième fort est utilisé par le NKVD pour les prisonniers politiques. En 1941, l’Allemagne nazie prend possession du fort pour en faire un univers concentrationnaire et de mort. Notre visite dans les entrailles souterraines  de ce monstre de béton, devient de plus en plus pesante au fil des explications données par notre guide. Durant la seconde guerre mondiale, près de 50.000 personnes  ont été fusillées  (dont 30.000 juifs d’Europe et 20.000 russes, polonais, gitans etc). Les corps étaient ensevelis dans 14 fosses communes. Notre guide, nous relate l’exploit de 64 juifs, qui le 25 décembre 1943, ont réussi  à s’évader du fort (la moitié furent repris et exécutés). Jusqu’à 5000 personnes ont été emprisonnées simultanément dans ce dédale souterrain sinistre et froid. La fin de la visite nous fait traverser les salles d’exposition du musée,  illustrant les exactions des nazis. Un événement m’a particulièrement ému : le 28 octobre 1941 environ 9000 juifs du ghetto de Kaunas dont la moitié sont des enfants, ont été assassinés au neuvième fort. Ils ne seront malheureusement que les premiers d’une longue liste. De retour à l’air libre, nous rejoignons le mémorial de béton de 30 mètres de haut, érigé à l’endroit même des fosses communes. Œuvre du sculpteur Antanas Ambraziunas,  à la mémoire des victimes  du nazisme, il a été inauguré en 1984. Ses trois éléments symbolisent la douleur, la libération et l’espoir.
Après cette journée intense, nous rejoignons notre hôtel à Klaipeda, à 2h30 de route de Kaunas.
Alain Bertolini

Le mémorial

 Jeudi 23 juin 2022
Sous un soleil estival digne de notre Midi, nous prenons le chemin de Palanga, cité balnéaire réputée de la Baltique.
Le Palais Tyszkiewicz et son Musée de l’Ambre est notre 1ère étape.
Le château Tyszkiewicz , de style néo-renaissance italienne, est la demeure de la famille Tyszkiewicz, issue de la haute aristocratie polonaise. Construit de 1893 à 1897, la superficie du domaine atteint 9000ha et s’étend jusqu’à la mer Baltique
L’accès au château se fait à l’issue d’une balade dans un parc somptueux et rafraîchissant composé de forêts, de plans d’eau et parterres floraux dessinés par le français Edouard André.
Depuis 1963, ce château abrite le musée de l’ambre, 1er musée en Europe.
L’ambre est une résine fossilisée remontant à plusieurs dizaines de milliers d’années. Elle peut être de différentes couleurs et parfois présenter des inclusions telles que moustiques, papillons, lézards ….
Elle présente des vertus antiseptiques, antalgiques et détoxifiantes. L’ambre, appelée Or de la Baltique, est extraite par excavation mais on peut également en trouver sur les plages à l’issue de forts coups de vent.
Après avoir repris quelque force dans un restaurant de Klaipeda, nous prenons le ferry en direction de l’isthme de Courlandre. Après une balade sur une dune de 60m de haut, nous découvrons la mer Baltique aux marées pratiquement inexistantes. La visite se poursuit dans une forêt de conifères. Certains de ces arbres sont victimes de la présence des cormorans et surtout de leurs excréments.
Nous voici sur la Colline aux Sorcières, lieu insolite « hanté » par 80 sculptures en chêne. Elles représentent des personnages de légendes et de contes.
Notre visite s’achève par la station balnéaire de Nida, située à 4km de l’enclave russe de Kaliningrad. D’un belvédère, nous apercevons les miradors présents sur ce territoire perdu entre la Pologne et la Lituanie.
Nida est une charmante station ; elle accueille une clientèle aisée dans des maisons de bois aux couleurs vives et variées.
Ce jour de solstice d’été correspond aux fêtes de la Saint-Jean particulièrement importantes dans les pays Baltes. Certains d’entre nous auront le privilège de partager quelques danses locales avant notre retour sur l’hôtel.
Juliette et Philippe Saingier   

Jean-Paul SARTRE contre le vent

Vendredi 24 juin 2022
Petit déjeuner pris à 8h et valises rangées dans le car, nous partons pour une promenade matinale à la découverte de Klaipeda, beaucoup plus calme que la veille où la fête de la St Jean avait rassemblé beaucoup de monde.

Du Pont de la Bourse où toutes les négociations  étaient faites, nous pouvons voir l’Arche mise en place en 2000 en l’honneur de l’association de Lituanie  : ‘’Nous sommes un seul peuple pour une seule Lituanie ‘’ ainsi que le symbole de Klaipeda : Le Meridianas un trois mât goélette qui sert de restaurant à quai.
Déambulation dans les rues pavées de la ville à la rencontre d’un chat au visage de gentilhomme, d’une souris et de jolis petits squares pour arriver sur la place du théâtre Simon Dach et son petit marché de l’ambre.
Départ pour Siauliai et la Colline des Croix, en mémoire aux victimes du massacre de 1931. La visite de Jean Paul II a fait augmenter le nombre de visites sur  ce site très insolite.
13h35 Déjeuner local, « sacrée farce » pour des pommes de terre farcies !!!!
16h10 Passage en Lettonie : direction le château de Rundale érigé en 1740, restauré pendant 42 ans jusqu’en 2014 et appelé « Le Versailles Letton » ou petit Versailles. Deux guides nous accueillent (mère et  fille) vêtus  d’habits d’époque, qui nous font parcourir les différents salons tous superbement décorés. Démonstration de menuet dans la salle de Bal et utilisation des éventails par la gente féminine.
Dans un français parfait la « duchesse » nous explique qu’elle a créé une association « Rokoko » pour la création et confection des costumes d’époque.
Pour finir, nous visitons les jardins avec leur roseraie impressionnante (2230 variétés de rosiers dont 600 de roses historiques), leur collection de pivoines, leurs tilleuls taillés en boule, alignés, représentant les rayons du soleil. Magnifique !
Retour en car vers Riga. Mariana nous parle de la Lettonie, sa démographie, son économie, ses industries, son agriculture, sa culture et du mode de vie des Lettons. Les 23 et 24 juin sont deux jours de fête incontournables avec de la fougère dans les cheveux. Une tradition pour les Lettons : le sauna une fois par semaine et la désintoxication avec de la sève de bouleau.
Belle journée sous le soleil et demain visite de Riga.
Eliane et Alain MULLER

Château de Rundale

Samedi 25 juin 2022
RIGA

Capitale de la Lettonie (743000 habitants)
Fondée en 1201 par l’évêque Albert, elle se divise en deux autour du fleuve Daugara :
Rive gauche quartier de villégiature avec de nombreux espaces verts et des maisons typiques en bois – Rive droite quartier historique classé par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité.
Nous traversons le fleuve en direction du marché central, au passage nous voyons la bibliothèque en forme de triangle appelée château de lumière.
Le marché central s’est installé dans les anciens hangars de construction des Zeppelins de la 1er guerre mondiale.
Son activité est très importante il reçoit plus de 80 000 visiteurs par jour
sous l’immensité des voutes
On a pu y découvrir divers étals (poissons, fruits, produits laitiers, viande, fleurs) et y déguster des produits locaux (alcool de blé, miels divers ). On remarquera un stand de vente de branches odorantes servant à se fouetter au sauna
Visite du vieux RIGA
le Dom ou cathédrale luthérienne baroque construite par l’évêque Albert
A l’intérieur, un orgue remarquable avec ses 6768 tuyaux (un des plus grand du monde)
visite du cloitre gothique qui sous ses voutes polychrome abrite des pièces de musée ainsi qu’une statue de l’évêque Albert
Place de la cathédrale maison de l’ancienne bourse de style italien : aujourd’hui transformée en musée. Nous sommes accueillis par une fanfare locale et découvrons d’anciennes maisons d’artisans. Nous poursuivons par l’église St Jacques dont la cloche extérieure en fait son originalité (la légende veut que cette dernière tinte lors du passage d’une femme adultère) Elle n’a pas sonné !!!! Ouf !!!!!!
Nous longeons le parlement : la rue est bruyante et doit son nom à la fréquentation autrefois des marins anglais
la maison du bourreau – la porte Suédoise ou selon la légende serait emmurée une jeune fille amoureuse d’un soldat suédois (relation interdite) et on l’entendrait l’appeler à minuit lorsque l’on passe sous la porte.
Nous suivons les anciennes fortifications en briques (la pierre étant rare dans le pays)
Tour de la Mer puis tour Poudrière autrefois entrée principale de la ville.
Nous verrons la maison des chats noirs
la place des Lives anciens habitants de Riga avant l’arrivée des chevaliers teutons
l’église St Anne devant laquelle est érigée une statue en bronze inspirée d’un conte des frères Grimm représentant successivement un âne, un chien, un chat, un coq (l’usage veut que l’on fasse un voeu et que l’on essaie de toucher l’animal le plus haut)
L’Eglise St jean ou 2 moines ont été emmurés
nous verrons plusieurs maisons de marchands puis l’église St Pierre dont le clocher fut le plus haut d’Europe
Place de l’hôtel de ville avec la statue de Roland de Roncevaux ainsi que la maison des têtes noires ou se réunissait une association de marchands et tenait lieu de ripaille pour les célibataires : pour nous aussi c’est l’heure des ripailles, nous allons donc déjeuner
JURMALA
Station balnéaire
Autrefois anciens villages de pêcheurs est devenue aujourd’hui avec ses riches villas au milieu des pins un lieu de villégiature très prisé
nous avons visité un village musée ou chaque maison reconstituée représente une activité ou un métier (corderie,fumoir,sauna, construction ou réparation de bateau)
Nous avons pu ensuite longer la plage sur la Baltique ou un bain de pieds dans l’eau a 22° a été très apprécié.
Retour à Riga
Nous partons à la découverte de la diversité des façades de style décoratif “Art nouveau” d’influences diverses.
Beaucoup sont signées de l’architecte Mikhail EISENSTEIN
Ce style d’architecture d’avant la première guerre mondiale n’a duré qu’une vingtaine d’ années et était réservé à une riche clientèle. Les prestations étant pour l’époque luxueuses. Le tiers du budget de la construction étant obligatoirement consacré à la façade, ce qui explique la pauvreté des cours intérieures
Après une journée bien remplie nous allons diner dans un restaurant typique de la ville
Martine  et Jean Louis Bonnal

Avertissement!

Dimanche 26 juin 2022
En ce dimanche 26 juin, le soleil rayonne toujours !
Avant de quitter Riga pour Tallin où nous serons ce soir, Mariana, notre guide nous montre encore l’immeuble de l’ancien KGB, la police secrète russe, devenu… musée du KGB, une façon de faire avancer l’Histoire ! Elle évoque aussi Sainte Gertrude, en passant devant son église (ou sa statue ?), nous apprenant au passage qu’elle est la patronne des voyageurs. Des forêts, encore et toujours des forêts qui défilent derrière les vitres du car ! et voici le lac Jugla et bientôt, nous allons traverser le plus grand parc de Lettonie, le parc naturel national de la Gauja, planté le long du fleuve qui lui a donné son nom. Nous entrons dans le royaume de la détente et de l’évasion : pêche, natation, un musée ethnographique exposant des maisons typiques de quatre provinces différentes avec leur église et leur moulin, ici, les Lettons laissent exploser leur goût du sport et de la pleine nature.
Ce n’est pas fini, un peu plus loin, nous pénétrons la région de Sigulda, territoire fait du Polonais Jakubowski. Maya le voit venir. Elle va au-devant du danger : « Regarde mon foulard, dit-elle à l’imposteur, il est magique, il me protège. Essaie de vallonné, 30 000 habitants, surnommée la « petite Suisse lettonne ». Ici le relief permet la pratique du ski et du bobsleigh en saison : la Lettonie est championne du monde sur un parcours de 1200 m. L’été, les cyclistes sont à la fête dans ces paysages enchanteurs. Un prince russe a développé Sigulda au 19e siècle. Il a fait de la publicité dans son pays pour faire venir des touristes. À leur arrivée en train, ici, les attendaient un orchestre et le fiacre pour gagner l’hôtel :  le Manoir de Sigulda.
Nous nous arrêtons un peu plus loin à la grotte de Gutmanis où l’on peut admirer des peintures murales et des dessins en forme de blasons. Une légende est attachée à ces lieux, celle de Maya et de son amoureux. La femme est amoureuse d’un jardinier mais un guerrier polonais qui est au courant va utiliser un stratagème pour approcher celle qu’il convoite aussi. Il envoie une lettre signée du jardinier Victor mais qui provient en me donner un coup d’épée, tu en auras la preuve. » Le soldat s’exécute. C’est ainsi qu’elle provoque elle-même sa mort, un vrai suicide. Son corps est retrouvé sans vie, le jardinier accusé à tort mais bientôt reconnu innocent. Un arrêt qui sera l’occasion d’une belle photo de groupe.
On part maintenant plus au nord pour Turaida et son château fort médiéval. Dans le parc traversé pour gagner le château se dressent des sculptures représentant entre autres le fondateur du folklore et des chants locaux évoquant le travail et l’amour. Nous voici à présent au pied du château qui a conservé intact le donjon. et notre joyeuse troupe de « Culture et convivialité » s’élance à l’assaut de ses 42 m, offrant en son sommet des vues superbes sur les alentours !
Nous nous dirigeons à présent vers le lieu de nos agapes de la mi-journée. En chemin, Mariana rappelle que les forêts sont le repaire du renard, de l’ours mais aussi du loup -on a recensé 400 spécimens- ou du lynx, 500 ! Côté flore, dans ces lieux marécageux, on trouve des baies comme la canneberge, des fraises, des framboises ou encore des airelles.
A la ferme proche de Turaida, nous sommes attendus. Le propriétaire  s’est demandé au lendemain de l’indépendance, en 1991 : « Après le communisme, comment va-ton gagner notre vie ? » Alors il a rafistolé une sorte de gros rabot électrique et a commencé la fabrication des bardeaux, tuiles carrées en bois pour les toits, comme on en trouve chez nous dans les Alpes, par exemple. Le bois résiste trente ans sans traitement et plus s’il est traité. Sa femme, en costume local, parle de la ferme, construite sur un petit promontoire. C’est sous cette maison sans fenêtre mais avec un toit pour la pluie, que nous allons déguster un des meilleurs repas depuis notre arrivée dans les pays baltes : tout est sur la table, les entrées appétissantes, le pot eu feu avec de beaux morceaux de porc et une boisson à base de baie d’ici. Et quelle ambiance ! Ici, le tourisme offre un complément à l’activité « bois » du mari. Avant de partir, nous pouvons goûter et acheter l’excellent miel de la ferme.
Nous continuons de filer vers la frontière et l’Estonie. Mariana va passer le relais à Alla une historienne qui ne nous quittera pas jusqu’à l’avion !  La passation s’effectue dans la ville de Parnü.

L’Estonie en 5 mots
Avec Alla, nouvelle guide de ce voyage, la troisième, nous entrons en Estonie. Après nous avoir appris les 3 mots basiques : « Téré », bonjour, « Tannan », merci et « Palun », je vous en prie, Alla brosse à grands traits une courte histoire du pays. Nous la résumerons en 5 chapitres.

  1. Un pays aux multiples influences. La langue est apparentée au Finnois et de façon plus lointaine au Hongrois. Au début du XIIIesiècle, l’Estonie reste l’une des dernières contrées païennes d’Europe. Les croisades baltes (1200-1227), menées par un ordre militaire teutonique, les chevaliers Porte-Glaive, réalisent la conquête du pays et les habitants sont convertis à la foi chrétienne. La minorité d’origine allemande constitue l’élite politique, militaire, religieuse, intellectuelle et monopolise le commerce et la propriété foncière. En 1595, la Suède annexe la région avant de céder la place à la Russie. L’Estonie connaîtra ainsi des influences allemande, suédoise, russe et danoise pour sa capitale, Tallin, du 13e au 19e. Aujourd’hui, le pays compte 1 324 000 habitants.
  2. Une nation européenne. Depuis 2004, l’Estonie et les deux autres pays baltes ont intégré les rangs de l ’Union européenne. Ils en sont de farouches défenseurs. Ils font également partie de l’Otan.
  3. Un peuple hyper connecté. L’Estonie est vraiment la championne européenne d’Internet. Depuis son indépendance en 1991, le pays a opté pour le tout numérique et c’est chez lui une deuxième nature. Un exemple : les ordonnances médicales sont totalement dématérialisées et stockées en ligne. Il suffit ainsi de présenter sa carte d’identité électronique en pharmacie pour récupérer ses médicaments. Pour les Estoniens, cela signifie moins de paperasserie, moins de bureaucratie, et un important gain de temps En 2007, en pleine crise avec la Russie, le pays a été victime d’un piratage de grande ampleur qui a perturbé pendant plus de deux semaines le fonctionnement des sites institutionnels, des banques mais aussi des médias. L’Estonie dit avoir fait de la cybersécurité une priorité depuis cet épisode (La Tribune).
  4. En tête pour l’éducation. À la première place régulièrement pour le classement international PISA, catégorie mathématiques, l’Estonie affiche ainsi ses ambitions dans l’éducation. De nombreux ingénieurs sortent chaque année des grandes écoles et quelques-uns choisissent de partir à l’étranger. Le pays se montre aussi très performant en médecine.
  5. Citoyens pleine nature ! Les lacs, la mer, les rivières, les forêts : toutes les occasions et toutes les fêtes sont bonnes pour voir un(e) Estonien(ne) partir quelques jours en pleine nature. Nous en avons été les témoins avec la fête de la Saint-jean.
    René Lechon
  6. Devant la grotte de Gutmanis

Lundi 27 juin
Tallinn, dans le miroir ambré de l’Histoire

Classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1997, comme exemple d’une ville

marchande médiévale d’Europe du Nord, capitale d’un pays chargé d’Histoire et au carrefour de cultures millénaires, à l’origine nommée Revala, Tallinn, conquise par les Danois en 1219, fut un comptoir des négociants de la Hanse. Impliquée dans la croisade des chevaliers Teutoniques (fin du XIIe siècle), propriété de l’ordre de Livonie (XIVe), puis de la Suède en 1561, elle tomba aux mains du tsar Pierre le Grand en 1710 qui la céda à la Russie (1721).
La suite nous fut contée par Alla, notre guide estonienne, qui narra la vie de son pays avec la précision d’une historienne.

A grand renfort de dates, de retours sur le passé, d’éclairages du présent et de projections dans l’avenir, nous avons parcouru le Moyen Age (dès 1219) avec les Danois, l’Episcopat, encore les Danois, les Suédois, les Polonais, les Russes jusqu’en 1918 et la proclamation de la République d’Estonie. Vinrent les occupations soviétique (1940-41), nazie (1941-44) et encore soviétique
(1944-91). Depuis 1991, Tallinn est la capitale d’une République estonienne indépendante.

En nous montrant l’imbrication étroite de la capitale avec le reste du pays, Alla s’attacha à nous faire découvrir tous ses trésors. En un jour seulement ! Un défi de taille ! Un peu embrouillés par la profusion des dates, les visiteurs français découvrirent avec ravissement quelques merveilles architecturales, paysagères et gastronomiques.

Les déambulations les amenèrent du Vieux Tallinn au Tallinn de 2022. Depuis la place de
l’Hôtel de Ville, coeur battant de la cité, ils purent admirer l’harmonie des bâtiments anciens, en bois, ceux de la période soviétique, plus imposants et sobres, celle des hauts immeubles modernes, en béton, verre et acier, des parcs, de la mer, d’un orgueilleux passé et de l’espérance en l’avenir.

La ville abrite de nombreux vestiges de l’époque médiévale et des bâtiments à la façade pastel de style baroque, Renaissance et classique. On peut y voir aussi deu gothique, comme l’Hôtel de Ville et de nombreuses églises, ou du rococo. Musées et châteaux, églises et cathédrales, tours et
remparts, parcs et jardins, ruelles et avenues foisonnent dans un mélange charmant.
Du haut des remparts du XIIIe siècle ou sur les belvédères, on imagine les nobles, du haut de la colline de Toompea, regardant s’affairer les marchands et artisans de la ville basse. A voir, le quartier de Kadriorg avec le château baroque de l’impératrice Catherine, épouse de Pierre le Grand : entouré d’un parc resplendissant, c’est l’un des joyaux de la ville.

On aime aussi se perdre dans les ruelles d’où surgissent des églises et cathédrales

luthériennes (églises Saint-Olaf, du Saint-Esprit, Saint-Jean, Saint-Nicolas…), orthodoxes (cathédrale Alexandre-Nevsky, église Notre-Dame de Kazan, église Saint-Siméon-et-de-la- Prophétesse-Hanna…), catholique (la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul), etc.

Un quartier incontournable : Telliskivi, le coin branché, ancienne zone d’entrepôts

d’inspiration soviétique (l’URSS y construisait des sous-marins -l’usine est devenue une brasserie et le KGB y avait ses bureaux). C’est le paradis des artistes et de l’artisanat. Les cadres et la
jeunesse s’y retrouvent dans les bars, restaurants, ateliers et autres boutiques à la mode.

Le temps passe vite. La journée s’achève. Les visiteurs mettent de l’ordre dans leurs têtes.

L’on ne peut se souvenir de tout, mais on gardera en mémoire tel ou tel site remarquable. Les rivages de la mer Baltique renferment les plus vastes gisements d’ambre au monde. Cette résine fossile est l’une des richesses des Pays Baltes. A Tallinn, à Riga (Lettonie) et à Vilnius (Lituanie), l’ambre attire les touristes en quête d’un souvenir. Nos Français, une fois rentrés, mireront dans l’ambre unique et éternel un pan de l’Histoire de l’Estonie et de beaux instants de bonheur.

Luc Danos.

 

Õnnelik korstnapühkija (Le ramoneur porte-bonheur)

 

Mardi 28 juin 2022
Journée libre avant de se rendre à l’aéroport à 16h00
Après un bon petit-déjeuner à l’hôtel, chacun était libre de choisir son programme pour ce dernier jour. Certains ont décidé de chercher des cadeaux de dernières minutes, d’autres de continuer à faire du tourisme en ville ou de se reposer. Carole et moi avons décidé de retourner au centre-ville de Tallinn à pied et de visiter les cellules pénitentiaires du KGB ; à ne pas confondre avec le musée du KGB.
Ces cellules pénitentiaires du KGB étaient l’ancien quartier général du KGB à Tallinn. Ce bâtiment a été construit sur la rue Pagari en 1912 comme un immeuble résidentiel au départ, puis il a pris un rôle essentiel dans l’histoire de l’Estonie. Dans un premier temps, le gouvernement provisoire Estonien s’y réunit de nombreuses fois, après la déclaration d’indépendance en 1918. En octobre 1940, il devient le quartier général du KGB.  En 1941, des cellules sont construites pour les interrogatoires. Les ennemis présumés de l’état Soviétique sont détenus, interrogés et torturés dans ces cellules. C’était l’une des prisons préventives la plus notoire et la plus redoutée.
En 1941, plus de 10000 hommes, femmes et enfants sont déportés sous l’occupation, puis entre le 25 et 29 mars 1949, plus de 20000 personnes sont déportés en Sibérie…
On peut lire sur une plaque commémorative : « Ce bâtiment abritait les organes de répression du pouvoir d’occupation soviétique. Ici, a commencé une route de souffrance pour des milliers d’Estoniens. »
Les cellules de prison sont restées à ce jour un symbole de la terreur et sont désormais ouvertes au public.
Retour à l’hôtel vers 16h00 pour se rendre tous ensemble en car à l’aéroport de Tallinn. Notre vol pour Francfort a du retard et donc inquiétant puisque nous aurons très peu de temps pour le changement de vol en direction de Marseille. Finalement, tout se passe bien et nous arrivons à Marseille avec un peu de retard. En revanche, une douzaine de personnes se retrouvent sans bagage !  Après avoir trouvé quelqu’un pour prendre notre réclamation, une par une, nous prenons la route et nous arriverons à St Georges-d ’Orques à 2h20mn du matin, mercredi 29 juin 2022.  Nous avons bien reçu notre bagage le jeudi 30.
Cerise sur le gâteau : nous avons tous les deux contracté le covid !
Nous garderons un très bon souvenir de ce voyage. Merci Francette et toute ton équipe pour la parfaite organisation.
Carole et Bertrand Dourmap

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Nous avons découvert 3 pays :
– riches de leur histoire mouvementée (l’Allemagne, l’URSS et la Pologne ayant rivalisé pour leur domination)
– riches de leur patrimoine : de nombreux sites classés au Patrimoine de l’UNESCO
– riches de leurs paysages naturels : la nature sauvage préservée, les forêts à perte de vue, les lacs, les parcs nationaux.

Une traversée sud-nord de Vilnius à Talinn en passant par Riga : découverte des Pays Baltes à travers ces 3 capitales dont le coeur médiéval a été savamment réhabilité.

Nous avons admiré leurs châteaux teutoniques, leurs édifices baroques de toute beauté.
Nous avons gouté et aimé  les pintes de bière locale.
Nous avons aimé acheter et dévaliser les boutiques de bijoux en ambre.
Nous avons aimé les journées à rallonge (18h. de lumière en juin) et avons été surpris par la chaleur qui pouvait y régner.
Bref : ce fut un beau voyage !!!!
Francette