Par une très belle journée d’automne voire plutôt de fin d’été, nous arrivons à Aix en Provence où nous avons rendez-vous avec Arthur, notre guide de la matinée devant la très belle fontaine baroque inaugurée en 1860, majestueuse avec son bassin de 32 mètres de diamètre et sa hauteur de 12 mètres : Le bassin principal est surmonté d’un autre bassin de 15 mètres. A l’extérieur, six groupes de lions sont disposés sur des socles en marbre du Tholonet. A l’intérieur, quatre groupes d’enfants montent des cygnes de fonte bronzée. Trois statues de femme surplombent la fontaine, l’une représentant la justice, la seconde le commerce et l’agriculture, la dernière les beaux-arts. Ces trois statues ont longtemps valu à la fontaine le surnom de « fontaine des Trois Grâces » mais nous savons tous et toutes que les Trois Grâces sont à Montpellier !
Nous empruntons le cours Mirabeau, très belle avenue reliant la vieille ville au quartier Mazarin. Lors de sa construction, il s’agissait du cours où les carrosses circulaient permettant à la population bourgeoise de se montrer. Nous découvrons le premier hôtel particulier créé au 17ème siècle par le frère du cardinal Mazarin, l’hôtel Villars dont la particularité est son balcon construit sur la rue : marque de pouvoir à cette époque.
Nous continuons vers l’hôtel du marquis d’Entrecasteaux où il y eut l’histoire d’une sombre affaire d’empoisonnement et de meurtre sur son épouse pour l’amour de sa maîtresse. Il mourût en exil au Portugal mais un procès par contumace s’est quand même déroulé à Aix en Provence le condamnant aux plus vils châtiments.
Nous voilà dans le quartier Mazarin où nous découvrons l’hôtel du marquis de Marignane, l’hôtel de Caumont avec son balcon orné de ferronnerie phallique, l’hôtel Bonnet de la Baume avec sa porte en bois protégeant la cour intérieure. Cette porte serait une des neuf portes des remparts d’Aix en Provence. L’hôtel Maurel se distingue par ses deux atlantes soutenant le balcon et ses fenêtres en trompe l’œil.
Au détour des ruelles, nous tombons sur la fontaine moussue en forme de rocher due aux concrétions calcaires ; une eau thermale s’écoule à une température de 18-20 degrés. La tour de l’horloge à côté de l’hôtel de ville se distingue par son calendrier lunaire où plusieurs figurines tournent pour annoncer les saisons.
Nous finissons la visite en déambulant sur les magnifiques placettes du centre-ville, l’une dédiée au marché aux fleurs, l’autre au marché aux fruits et légumes, une troisième et quatrième aux multitudes petits restaurants où l’odeur alléchante des cuisines ravive pour chacun d’entre-nous une petite faim débutante.
Il est grand temps pour notre pause déjeuner au restaurant “Les Milles Saveurs”.
L’après-midi est consacré à la visite du site mémorial du Camp des Milles. Ouvert en septembre 1939 au sein d’une tuilerie, ce camp d’internement et de déportation a vu passer plus de 10 000 personnes, de 38 nationalités différentes, en trois ans d’existence.
De septembre 1939 à juin 1940, furent internés les opposants au régime d’Hitler, parmi eux beaucoup d’intellectuels, d’artistes, antifascistes ayant fui le nazisme et venus se réfugier en France. Des légionnaires, des étrangers désireux d’émigrer à partir du port de Marseille, des juifs ayant fait l’objet de rafles.
De juillet 1940 au juillet 1942, sous le régime de Vichy, le camp devint un lieu de transit d’internement des « indésirables », rapidement surpeuplé par l’arrivée des femmes et des enfants.
La dernière période, « la solution finale » se situe entre août et septembre 1942 où les prisonniers sont entassés dans les wagons en partance pour Auschwitz via Drancy ou Rivesaltes.
Ce site se caractérise par le volet historique et l’histoire collective du camp illustrés par les œuvres d’art réalisées pendant les deux premières périodes ; par le volet mémoriel où sur trois niveaux nous découvrons les lieux d’internement, les fours à tuiles, refuges de la vie culturelle au camp et enfin le volet réflexif nous interpellant sur comment des fonctionnements humains peuvent aboutir à des génocides et comment mieux les prévenir ou y résister.
La visite s’achève par un film retraçant les différents génocides passant de la période d’Hitler, à celle de l’Arménie et du Rwanda, décrivant les engrenages pouvant mener au pire mais aussi les résistances possibles à ces barbaries.
Une fin de journée riche en émotion et réflexion…
Jocelyne Reynes
Merci à Jocelyne pour son compte rendu.
Photos : Francette & René POHL
Merci pour les photos et commentaires. J’ai le souvenir de la fontaine en décembre 1969 prise entièrement dans la glace. C’était un bloc de glace.
Bonjour
Compte rendu très complet. Merci
…mille mercis à notre “rédactrice ” qui a fait revivre cette belle journée..
A bientôt