Domaine de GAILLAC et Viaduc de MILLAU – 3 avril 2025

C’est sous un temps gris, venteux et froid en cette saison, caractéristique du plateau du Larzac (900 mètres d’altitude) que notre bus arrive à notre destination.
Le Domaine de Gaillac est une ferme caussenarde traditionnelle située à Sauclières, au cœur du plateau du Larzac, dans le sud de l’Aveyron. Depuis plus de quatre générations, la famille Arnal y développe diverses activités autour de l’élevage de chevaux de race lusitanienne (importés du Portugal), ainsi qu’une activité agricole durable et un accueil touristique.
Dès notre arrivée, notre guide Pascal, plein d’humour, s’est montré chaleureux et nous a fait revivre une époque qui nous semble à la fois lointaine, tant les progrès techniques sont spectaculaires, mais pourtant proche, puisqu’il fait référence à la période de la fin du dix-neuvième siècle et des années 1900. Un diaporama nous présente la vie quotidienne de la Borie (ferme) et la fabrication du fromage Roquefort, le dur labeur des travaux des champs et les anciens métiers, très loins de la société de consommation actuelle, à savoir : charron, forgeron, maréchal-ferrant, bouilleur de cru ambulant, bourrelier, garde champêtre, sabotier, rémouleur, étameur (qui réparait les ustensiles métalliques), rapetasseur (qui raccommodait les vêtements), arracheur de dents ambulant, etc.
Le repos dominical et ses moments de convivialité, ainsi que les événements festifs qui réunissaient toutes les générations sont également évoqués. Enfin, une solidarité intergénérationnelle et une vie sociale bien plus fortes qu’aujourd’hui permettaient de surmonter les épreuves.
L’anecdote de Pascal concernant l’inventeur du biberon, Édouard Robert, est particulièrement savoureuse, car en effet, on retrouve son nom dans l’expression argotique « les roberts » en parlant des attributs féminins.
Le reste de la visite présente, entre autres, une exposition de voitures anciennes et la reconstitution de l’abattage du cochon, qui était un événement important dans les fermes. Des mannequins grandeur nature, en costumes traditionnels sont présents dans les différents tableaux, dont la reconstitution d’une rue avec ses commerces d’antan, des commerçants ambulants, la mairie, le bar où les hommes se retrouvaient le dimanche après la messe, et bien sûr, l’élaboration du fromage de Roquefort. Mon préféré est l’école communale avec sa classe, la maîtresse et ses élèves en tablier, ainsi que le tableau noir avec son problème de mathématiques qui en a laissé plus d’un perplexe.
La visite se poursuit par la boutique de produits régionaux fabriqués au domaine selon des recettes traditionnelles.
Il est ensuite temps de rejoindre la salle de restaurant, où, dans la cheminée, tourne à la broche un jambon (cuisson au flambadou), un plat traditionnel de la région, qui nous sera servi à table. Le repas, succulent et copieux, a ravi plus d’un convive et donné des couleurs à l’ensemble des participants, sans oublier Pascal, notre troubadour de service, qui s’est chargé de l’animation.
L’après-midi est consacré à la visite du viaduc de Millau.
Le Viaduc de Millau est un pont à haubans, au-dessus de la vallée du Tarn, dans l’Aveyron. Il a été construit pour désengorger la ville de Millau, qui subissait de gros embouteillages, notamment l’été sur la route des vacances (l’axe Paris-Méditerranée).
Étapes clés de son histoire :
Conception : Le projet débute dans les années 1980-90, avec plusieurs études pour traverser la vallée (le tracé sera modifié 49 fois et aura nécessité 14 ans d’études selon notre guide). C’est l’ingénieur Michel Virlogeux et l’architecte britannique Norman Foster qui conçoivent la structure finale : un pont à haubans léger et élégant, parfaitement intégré au paysage.
Construction : Les travaux commencent en 1999, dirigés par le groupe Eiffage, qui en est le constructeur et l’exploitant. Le chantier est impressionnant par son ampleur et sa technicité : le pont atteint une hauteur record avec un pylône culminant à 343 mètres, ce qui en fait le pont le plus haut du monde lors de sa construction.
Inauguration : Le viaduc est inauguré le 14 décembre 2004 par le président Jacques Chirac et ouvert à la circulation le 16 décembre 2004.
Quelques chiffres marquants :
Longueur : 2 460 mètres
Hauteur maximale : 343 mètres
Nombre de pylônes : 7
Durée des travaux : 3 ans
Affluence maximale enregistrée : 65 000 véhicules par jour en été
Prévu pour durer 120 ans et résister aux vents les plus violents.
Après les explications techniques, notre guide Eiffage nous amène à proximité du tablier après une grimpette de quelques centaines de mètres. Nous passons devant divers éléments qui ont servi lors de la construction, notamment un des énormes vérins qui permettait à l’ensemble du tablier d’avancer au fur et à mesure que les éléments étaient assemblés sur la terre ferme. Une démonstration de son fonctionnement nous est présentée. Cette prouesse technique a permis de préserver la sécurité du personnel, car seuls huit coffreurs et un grutier étaient présents à la fois pour le coffrage des pylônes. L’accès à un belvédère nous permet enfin d’embrasser le viaduc dans toute sa splendeur, l’occasion aussi de faire quelques photos.
C’est ainsi que se termine notre visite avec un petit regret cependant, celui de ne pas avoir pu pénétrer à l’intérieur du viaduc, la taille de notre groupe ne le permettant pas.
Remerciements à Francette et à son équipe pour l’organisation de cette journée.
Alain Bertolini.

RPL

Diaporama de Jacques Grosse
Accompagnement musical : Liszt, berceuse S.173, Piano : Benjamin Grosnevor

RPL

Photos de Jean-Paul Landrieux

 

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