Ce mardi 19 juin 2016, nous sommes une trentaine de personnes venues découvrir l’hôtel de Lunas. Un deuxième groupe est prévu le 26. Avec notre guide, nous traversons la place de la Comédie et faisons un arrêt devant les magnifiques immeubles haussmanniens. A la fin du 19ème siècle, la ville de Montpellier entame une période de prospérité grâce au rendement de la viticulture. Jules Palesy, alors maire de Montpellier, est à l’origine d’une architecture haussmannienne remarquable, telle que la place de la Comédie, la rue Foch, la rue de la Loge……..C’est l’époque des grands travaux, de l’arrivée du chemin de fer, de l’ouverture des grands magasins, des grandes artères dites “hygiénistes”,où l’air circule. Après avoir cheminé dans les rues piétonnes, nous découvrons l’hôtel de Lunas, situé à proximité de la promenade du Peyrou, rue de la Valfère. Cette magnifique demeure de la grande bourgeoisie du 19ème siècle est acquise par Félix Sabatier d’Espéran en 1845. A l’origine, c’était une petite maison adossée aux remparts de la ville. Les différents propriétaires effectuèrent des travaux d’agrandissement et d’embellissement pour lui donner sa physionomie actuelle. Le hall de l’immeuble est monumental avec sa balustrade en marbre rose de Caunes Minervois. Le plafond est orné d’une grande fresque en stuc à médaillons d’angles. Les familles Sabatier d’Espéran, étaient de grands bourgeois, marchands drapiers qui fournissaient aux troupes de Louis XIV les toiles nécessaires aux uniformes, draps, couvertures, toiles de tentes. Ils font fortune en se tournant vers l’élevage, le commerce avec les Indes, les mines de charbon, le chemin de fer, les banques. Nous pénétrons dans un beau jardin à la française d’environ 1200 m2 qui donne sur les salons du rez de chaussée aménagés à la manière des grandes demeures parisiennes avec leurs dorures, leurs laques et miroirs. Les meubles sont chargés, les lustres imposants. La salle à manger est décorée de scènes de chasse, de décors en terre cuite, de trophées de chasse. L’ensemble du mobilier et de la décoration est encore en place. Nous entrons dans le salon rouge avec ses meubles noirs, ses bronzes dorés, des objets d’origine orientale et même un bureau Boule, des rideaux rouges, des portraits et les fameux livres de comptes ou la moindre dépense était répertoriée. Le salon de musique est aussi richement décoré. Seules ces salles sont ouvertes au public. Nous regrettons de ne pouvoir avec accès à l’étage où une immense salle des fêtes rappelle la galerie des glaces à Versailles où les murs représentent les signes du Zodiaque ainsi que les 12 mois de l’année. Ces salles ne sont pas sécurisées mais seront visibles par le grand public dans un futur proche espérons le. Cette visite nous a permis de découvrir les richesses patrimoniales de notre ville et de remonter le temps dans un lieu où celui-ci semble s’être arrêté il y a plus d’un siècle.
Merci à Pierre Sabathier d’Espéran qui a légué ce bien en 1974 aux monuments nationaux. (il a continué de l’habiter jusqu’en 1989, date de son décès).