Quelle chance d’avoir pu bénéficier d’un après midi “presque ensoleillé” ce jeudi 16 février après ces journées pluvieuses des vacances de février!!! Notre guide nous attend devant le Pasino. Nous allons découvrir cette ville nouvelle qui a été le projet fou d’un architecte humaniste et philosophe : Jean Balladur. La Grande Motte est sortie de terre dans les années 1960. Le général De Gaulle voulait aménager sur le littoral du Languedoc Roussillon une station balnéaire pour accueillir les vacanciers du nord de l’Europe qui partaient en vacances en Espagne. Jean Balladur mit en place un projet architectural d’une audace inouïe, inspiré des temples précolombiens du Mexique : il ose les pyramides. C’est le projet “Racine” né sur des terrains marécageux infestés de moustiques, impropres à l’urbanisation. On commence par creuser le port et l’étang du Ponant. La future ville est ainsi remblayée et rehaussée de 2 mètres par rapport au niveau de la mer grâce aux 1 million de mètres cubes de sable. Nous déambulons dans les allées boisées pour atteindre la place du 1er octobre 1974 où se trouvent la mairie et son esplanade, l’église Saint Augustin toute en courbes, tournée vers la mer avec ses magnifiques vitraux fabriqués par les maitres verriers de Chartres. Nous nous enfonçons dans les sous bois vers la “coulée verte” et découvrons une cité-jardin entre les immeubles : paradis des piétons et des cyclistes. ça et là, des sculptures ayant trait aux différents vents de la région. Nous nous dirigeons vers la mer et le point zéro (point de départ de la Grande Motte) où nous avons une vue sur les pyramides construites en béton : toutes les façades sont différentes (modénatures) et confèrent à chaque bâtiment sa personnalité propre. Ici, tout a une signification : la grande pyramide fait référence au pic Saint Loup et est la liaison entre la partie mâle de la ville (du levant) et la partie femelle (du couchant) avec ses formes courbes et arrondies. L’immeuble “Concorde” qui est face au port, possède des séparations entre les balcons qui ont la forme du nez du général De Gaulle. Très décriée au moment de sa construction, 50 ans après, la Grande Motte séduit tous ceux qui la découvrent. Petite ville de 8500 habitants l’hiver, elle reçoit 120 000 touristes l’été attirés par son port de plaisance, ses plages, ses commerces, son golf, son palais des congrès. C’est un havre de verdure avec ses 43 000 arbres plantés : 70% de l’espace urbain est occupé par des bois, des bosquets, des pins, des zones naturelles, des haies fleuries qui encadrent les voies de circulation. Beaucoup d’entre nous ne connaissaient que le côté mer de la Grande Motte et avons été agréablement surpris par cette ville la plus verte d’Europe. Nous comprenons aisément pourquoi elle a obtenu le label “Patrimoine du 20ème siècle” en 2010.
Francette